Mon road trip à moto en Normandie pendant un weekend
Il y a des week-ends qui ressemblent à une évasion, à une parenthèse qu’on attrape au vol. Ce road trip à moto en Normandie fait partie de ceux-là. Deux jours seulement, mais l’impression d’être partie loin, très loin. Peut-être est-ce à cause de la lumière unique de la côte, ou de cette impression de liberté totale que procure la route quand le vent s’invite dans le casque. J’avais souvent rêvé de longer la Manche à moto, de sentir le sel sur ma visière et de m’arrêter face aux falaises d’Étretat. Ce week-end, j’ai décidé de le faire.
Préparer un week-end à moto en Normandie
Je suis partie un samedi matin depuis Rouen, avec une envie simple : rouler, respirer et voir la mer. J’avais prévu un itinéraire d’environ 250 km aller-retour, assez court pour profiter des paysages, mais assez long pour ressentir le frisson du voyage.
Avant de partir, j’ai vérifié quelques essentiels : pression des pneus, niveau d’huile, équipement de pluie (on est en Normandie, mieux vaut ne pas tenter le diable). Dans mon sac, j’avais glissé le strict nécessaire : une tenue chaude, une trousse de toilette, une carte papier (toujours utile même à l’ère du GPS), un bon livre et un petit appareil photo.
Le plaisir du road trip, c’est de ne pas planifier chaque minute. Mon seul objectif : rejoindre Étretat le soir, en passant par les routes côtières et quelques villages normands pleins de charme.
De Rouen à Veules-les-Roses : la route des abbayes et la campagne normande
Dès la sortie de Rouen, la route serpente entre forêts et champs. Le ruban gris ondule au milieu de la verdure et la Seine n’est jamais très loin. J’ai traversé Jumièges, célèbre pour son abbaye en ruine, d’une beauté mélancolique. La lumière matinale caressait les pierres blanches et je me suis arrêtée un instant pour admirer le calme du lieu.
Plus au nord, la route file vers Yvetot, puis rejoint la D20. C’est une succession de virages, de bocages, de petites routes bordées de pommiers. La Normandie est ici fidèle à son image : verte, généreuse, paisible. A moto, on en profite différemment. Les odeurs changent à chaque virage : herbe fraîche, terre humide, parfois le fumet d’une boulangerie de village.
Arrivée à Veules-les-Roses, j’ai fait ma première vraie pause. Ce village classé parmi les plus beaux de France est un condensé de charme normand : maisons à colombages, moulins anciens, et surtout, le plus petit fleuve du pays, la Veules. En suivant le cours d’eau à pied, on rejoint la mer. La plage est de galets, le vent souffle fort, mais le décor est splendide.
Étretat : un spectacle grandeur nature
L’après-midi, j’ai repris la route vers Étretat, à environ 40 km. C’est sans doute l’un des plus beaux tronçons du trajet. La D940 longe la côte d’Albâtre et offre des panoramas spectaculaires sur la Manche. Par endroits, la mer se devine à travers les champs, puis apparaît soudain, immense, scintillante.
Quand j’ai aperçu les falaises d’Étretat, j’ai coupé le moteur. Le silence, juste troublé par le cri des mouettes, m’a saisie. Ces falaises, on les a vues mille fois en photo, mais rien ne prépare à leur beauté brute. La falaise d’Aval, la célèbre arche, semble taillée par un sculpteur géant. L’aiguille de calcaire perce le ciel et la mer, d’un bleu acier, s’écrase doucement à ses pieds.
J’ai garé la moto sur le parking en haut du village, puis j’ai marché jusqu’au sommet des falaises. Là-haut, le vent souffle fort, les cheveux s’emmêlent, mais la vue est à couper le souffle. La balade vers la falaise d’Amont offre un panorama sur la plage, le bourg d’Étretat et les courbes de la côte d’Albâtre. En fin d’après-midi, la lumière devient dorée, presque irréelle. C’est un moment suspendu qui a m'a rappelé mon séjour dans les Pyrénées Orientales à bien des égards.
Le soir, j’ai trouvé une petite chambre d’hôtes à Criquetot-l’Esneval, à quelques kilomètres. Dîner simple dans une auberge du coin : poisson frais, cidre brut, tarte normande. La journée s’est terminée dans une sérénité absolue.
Jour 2 : du littoral à l’arrière-pays
Le lendemain, j’ai pris la route vers Fécamp. Cette ville portuaire, autrefois fief des Terre-Neuvas, garde une âme maritime authentique. J’ai visité rapidement le Palais Bénédictine, un bijou d’architecture néo-gothique où l’on fabrique la fameuse liqueur à base de plantes. Puis j’ai repris la route, direction l’intérieur des terres.
Les routes sinueuses entre Fécamp et Caux mènent à des villages charmants, parfois à moitié endormis. Ici, les pommiers bordent la chaussée, les vaches paissent tranquillou et les nuages jouent à cache-cache avec le soleil.
En fin de matinée, j’ai rejoint Saint-Valery-en-Caux pour une pause café face au port. Le contraste entre les falaises et les bateaux colorés crée une atmosphère paisible. Le retour vers Rouen s’est fait tranquillement, en traversant une dernière fois les plaines verdoyantes de la Seine-Maritime.
Les routes que j’ai préférées
- La D940 entre Saint-Valery-en-Caux et Étretat : un vrai plaisir à moto, avec ses virages doux et ses points de vue sur la mer.
- La route de Jumièges à Yvetot : parfaite pour s’échauffer, entre vallons et forêts.
- Le contournement par Criquetot-l’Esneval : idéal pour dormir au calme sans s’éloigner de la côte.
Conseils pratiques pour un week-end à moto en Normandie
Avant de partir, pensez à vérifier la météo : la Normandie peut changer d’humeur en quelques heures. Prévoyez un équipement étanche et des couches légères pour vous adapter rapidement.
Les routes sont globalement en bon état, mais attention aux portions humides le matin, surtout sous les arbres. Si vous partez l’été, pensez à réserver vos hébergements à Étretat ou Fécamp, très prisés en saison. Enfin, laissez de la place dans votre sac : les marchés normands regorgent de délices à ramener comme le camembert, les caramels ou le cidre artisanal.
Pourquoi j’ai adoré ce road trip
Ce week-end à moto m’a rappelé pourquoi j’aime tant la route. La Normandie n’a rien d’exotique et pourtant elle offre ce que bien des destinations lointaines n’ont plus : une authenticité intacte. On y trouve la mer, le vent, la lumière et ce sentiment de lenteur heureuse qu’on ne ressent qu’en voyage.
Entre les falaises d’Étretat, la douceur des villages et les routes bordées de pommiers, j’ai retrouvé ce que j’aime le plus : la liberté simple, celle qui ne tient qu’à un plein d’essence et une envie de partir.



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